-30 à -50%, c’est la baisse observée dans les activités de dépistage des cancers, lors de la première vague pandémique de COVID-19 en France1. Ce chiffre, révélé par une étude d’UNICANCER, symbolise à lui seul l’enjeu majeur que représente le dépistage des cancers en 2021.
Le dépistage du cancer colorectal a été encore plus impacté puisque dans les régions les plus touchées par la pandémie, cette baisse atteint les -86% 2.
Dans ce contexte, en 2021, la campagne « Mars Bleu » qui vise à rappeler l’importance du dépistage du cancer colorectal est plus que jamais d’utilité publique.
Cet article revient sur les enjeux du dépistage du cancer colorectal en 2021 et lève certaines idées reçues sur le sujet avec l’intervention de Cacylde Amouzou, Medical advisor en oncologie chez Amgen France, et Colette Casimir, patiente-experte et directrice de Mon Réseau® cancer colorectal (réseau social dédié aux patients atteints de cancer colorectal, à leurs proches et aux aidants).
Le cancer colorectal, 2ème cancer le plus meurtrier en France
Le cancer colorectal est une maladie qui se caractérise par une prolifération anormale de cellules au niveau de la paroi interne du côlon ou du rectum, plus précisément au niveau d’une des dernières parties du tube digestif3,4.
Il se déclare généralement après 50 ans, l’âge est donc le principal facteur de risque de ce cancer. D’autres paramètres tels que l’alimentation, les antécédents de maladies inflammatoire de l’intestin, l’inactivité physique mais aussi le patrimoine génétique peuvent également prédisposer au cancer colorectal 3,4,5.
Cacylde Amouzou, Medical advisor chez Amgen France, fait le point sur les données épidémiologiques :
« Plus de 43 000 nouveaux cas de cancer colorectal sont diagnostiqués chaque année en France4. C’est la 2ème cause de décès par cancer tous sexes confondus avec plus de 17 000 décès par an6. »
« Détecté tôt, un cancer colorectal guérit dans 9 cas sur 107 »
Un cancer colorectal se développe généralement à partir de tumeurs bénignes appelées polypes3,8,9. Ce sont des excroissances qui se développent au niveau de la paroi du côlon ou du rectum, et qui peuvent ou non évoluer progressivement vers une tumeur cancéreuse3. La progression d’une tumeur bénigne peut prendre de
5 à 10 ans8.
Le cancer colorectal est donc une maladie évolutive, et dans ce contexte, le dépistage a deux objectifs : détecter une tumeur bénigne avant qu’elle n’évolue en cancer, ou détecter une tumeur cancéreuse à un stade précoce afin d’augmenter les chances de guérison3,11.
Cacylde Amouzou précise : « Détecté tôt, un cancer colorectal guérit dans 9 cas sur 1010,11. On estime par ailleurs que plus de 6 500 décès peuvent être évités chaque année grâce à un taux de participation adéquat au programme national de dépistage organisé13. Selon l’INCA, dépisté tôt, la survie à 5 ans du cancer colorectal dépasse les 90%10,12 alors qu’elle oscille autour de 14 % pour les stades avancés 10 »
« Il n’y aucune raison de reporter le dépistage du cancer colorectal, y compris en période de pandémie »
Chaque année, le mois de mars s’entoure d’un ruban bleu comme symbole de l’opération « Mars Bleu » visant à sensibiliser le plus grand nombre sur l’importance du dépistage du cancer colorectal3. L’édition 2021 intervient dans un contexte sanitaire difficile marquée par la pandémie COVID-19.
« De nombreux professionnels de santé et associations de patients s’inquiètent des effets indirects de la pandémie sur le diagnostic et la prise en charge des cancers en 2020 » explique Colette Casimir. « En 2021, il ne faut pas hésiter à aller consulter et ne pas reporter le test de dépistage. Mieux vaut savoir que ne pas savoir, et rappelons que le cancer colorectal peut être guéri12. »
Cacylde Amouzou partage le même point de vue : « La situation du dépistage des cancers en France est préoccupante en cette période de pandémie. Une étude à paraitre, réalisée par UNICANCER, a montré une baisse drastique des dépistages des cancers en France pendant la première vague pandémique. Des études effectuées à l’échelle locale rapportent des baisses allant jusqu’à -86%2, pour le cancer colorectal, dans les zones les plus touchées par la pandémie. Si ce retard n’est pas rattrapé, les conséquences en termes de mortalité pourraient être importantes dans les années à venir. Il est donc primordial de rappeler aux patients qu’il n’y a aucune raison de reporter le test de dépistage du cancer colorectal, y compris en période de pandémie. Ce test est à réaliser chez soi11. Il est pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie13. Rappelons qu’il doit être effectué tous les 2 ans 13.»
« Tous les acteurs de la santé sont pleinement mobilisés pour éviter que la crise sanitaire actuelle ne retarde les diagnostics de cancer colorectal » ajoute Cacylde Amouzou. « Amgen contribue à cet engagement en lançant la campagne « Mars Bleu c’est toute l’année ». Cette campagne grand public implique plusieurs acteurs essentiels du parcours de soin, tel que les hôpitaux, les associations de patient, les pharmaciens d’officine. Son objectif est de sensibiliser tout au long de l’année sur le dépistage du cancer colorectal ». Nous apportons également notre soutien au développement d’initiatives comme Mon Réseau® cancer colorectal porté par Colette Casimir. »
Un test de dépistage gratuit tous les 2 ans pour les hommes et les femmes entre 50 et 74 ans13
«Le dépistage est un moyen simple et rapide permettant de ne pas laisser un cancer colorectal s’installer » introduit Colette Casimir, patient-expert et directrice de Mon Réseau® cancer colorectal, avant de présenter le programme national de dépistage organisé du cancer colorectal mis en place en France depuis 200813,. « Un test de dépistage gratuit et à réaliser chez soi est proposé tous les 2 ans aux hommes et aux femmes âgées de 50 à 74 ans13. »
Sur ce point Cacylde Amouzou rajoute « Le cancer colorectal est le 3ème cancer le plus fréquent chez l’homme, et le 2ème cancer le plus fréquent chez la femme. Contrairement à certaines idées reçues qui laisseraient penser que le cancer colorectal ne concerne que les hommes, on comprend avec ces chiffres que ce cancer n’est pas sexiste. Son dépistage concerne aussi bien les hommes que les femmes et il permet de sauver des vies. » Notez que le dépistage du cancer est aussi adapté au niveau de risque de développer la maladie13. En présence de symptômes ou d’antécédents familiaux de cancer colorectal, le médecin traitant peut orienter son patient vers d’autres modalités de dépistage 7,13.
« Un test de dépistage simple, facile et indolore7,13 »
Colette Casimir donne plus de détails sur le test immunologique de dépistage proposé aux personnes âgées entre 50 et 74 ans qui ne présentent ni symptôme, ni antécédent10,13.
« En échange d’un bon envoyé par l’Assurance Maladie, le médecin traitant remet un kit de dépistage rapide et extrêmement facile d’utilisation. Contrairement aux nombreuses idées reçues, ce test de dépistage n’est ni sale ni douloureux. Il est constitué d’un plastique à placer sur les lunettes des toilettes permettant de récupérer facilement les selles. A l’aide d’une petite tige, on recueille un échantillon de selles qu’on place immédiatement dans un petit tube. Grâce à une enveloppe de retour fournie dans le kit, on transmet le tube à un laboratoire qui procède à l’analyse. Cette analyse consiste à rechercher du sang caché dans les selles, invisible à l’œil nu7,13. Par ailleurs il est important de noter que dans 96% des cas le résultat du test est négatif. Cela signifie qu’aucun saignement n’a été détecté au moment de l’analyse. Il faudra donc refaire le test tous les 2 ans 7. »
En cette année 2021 le dépistage du cancer colorectal est plus que jamais un enjeu majeur de santé publique. Le dépistage ne se fait pas qu’en Mars, c’est toute l’année car les symptômes de ce cancer sont imperceptibles. Il est donc important de se faire dépister régulièrement, tous les 2 ans à partir de
50 ans.
Zoom sur Mon Réseau® cancer colorectal
« Mon Réseau® cancer colorectal, c’est tout ce que j’aurais aimé avoir lorsque j’ai été confrontée à ce cancer à trois reprises » explique Colette Casimir. « Rompre la solitude, partager l’espoir, trouver du soutien, Mon Réseau® cancer colorectal est un espace de parole libre et sans tabou sur ce cancer. Il fonctionne comme un réseau social. On se crée gratuitement un profil, avec la possibilité de rester anonyme, puis on peut interagir avec d’autres personnes touchées par la maladie. On peut poser des questions, participer à des discussions, partager son vécu de la maladie et retrouver des informations de sources vérifiées comme l’Institut National du Cancer. On peut aussi trouver des adresses utiles, des événements et des conseils pratiques tels qu’un lien pour des séances de sophrologie en ligne gratuites. Pour approfondir un sujet et échanger plus longuement, des rencontres peuvent être organisées à l’aide d’un outil de visioconférence. Chacun est libre d’activer ou non sa caméra. L’initiative Mon Réseau® cancer colorectal a été développée en 2020 par l’association Patients en réseau, avec le soutien institutionnel de différents acteurs de santé dont le laboratoire Amgen France qui s’est engagé à nos côtés dès le début du projet. La plateforme est accessible via le lien internet www.monreseau-cancercolorectal.com, et également disponible depuis notre application mobile, smartphone et tablette. »
Références :
- Communiqué de presse de 04/12/2020 Unicancer : conclusions de l’étude relative aux retards de diagnostics en cancérologie liés à la crise sanitaire. En ligne : http://www.unicancer.fr/actualites/groupe/unicancer-presente-les-conclusions-son-etude-relative-aux-retards-diagnostics-en-cancerologie-lies-c ( Consulté le 19 Fev 2021)
- TNCD - Chapitre 21.0 : Prise en charge des cancers digestifs et 2ème vague COVID-19. 6 novembre 2020
- Institut National du Cancer. Cancers du côlon : points clés. Mis à jour le 8 février 2021. En ligne : https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-colon/Les-points-cles (Consulté le 17/02/2021).
- Institut National du Cancer. Le cancer du rectum : points clés. En ligne : https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-rectum/Points-cles (Consulté le 17/02/2021).
- Fondation ARC. Le cancer colorectal. Collection Comprendre et Agir. Août 2014.
- Institut National du Cancer. Épidémiologie des cancers : le cancer colorectal. 13 janvier 2021. En ligne : https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Les-chiffres-du-cancer-en-France/Epidemiologie-des-cancers/Les-cancers-les-plus-frequents/Cancer-colorectal (Consulté le 17/02/2021).
- Institut National du Cancer. Mode d’emploi du kit de dépistage de dépistage du cancer colorectal. 2021.
- Assurance Maladie. Comprendre le cancer colorectal. 22 janvier 2021. En ligne : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-colorectal/comprendre-cancer-colorectal (Consulté le 17/02/2021).
- Institut National du Cancer. Les tumeurs bénignes : les polypes. En ligne : https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-rectum/Les-tumeurs-du-rectum/Tumeurs-benignes (Consulté le 17/02/2021).
- INCA : Présentation du programme national de dépistage du cancer colorectal en France. En ligne : file:///C:/Users/camouz01/Downloads/Diaporama%20national%20de%20pr%C3%A9sentation%20du%20
programme%20de%20d%C3%A9pistage%20organis%C3%A9%20du%20cancer%20colorectal%20%E2%80%93%202021.pdf . Consulté le 24 Fev 2021 - Institut National du Cancer. Dépistage du cancer colorectal. En ligne : https://www.e-cancer.fr/Acces-thematique/Depistage-du-cancer-colorectal (Consulté le 17/02/2021).
- INCA : Cancer colorectal pourquoi se faire dépister. En ligne : https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Se-faire-depister/Depistage-du-cancer-colorectal/Pourquoi-se-faire-depister (Consulté le 19 Fev 2021)
- Assurance Maladie. Le test de dépistage du cancer colorectal gratuit de 50 à 74 ans. 23 juillet 2020. En ligne : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-colorectal/depistage-gratuit-50-74-ans (Consulté le 17/02/2021).
FR-NPS-0221-00032 – Mars 2021